Grand cormoran

Phalacrocorax carbo

© Philippe Moës-17

Photo © Philippe Moës

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Description, cycle biologique

Il mesure de 84 à 98 cm de longueur pour une envergure de de 130 à 160 cm) et un poids de 2 à 3,7 kg.

Le plumage du Grand Cormoran adulte est généralement entièrement noir, à l’exception de taches blanches plus ou moins étendues sur les joues et la gorge des adultes et des reflets bleus dans le plumage noir, ou vert-bronze au niveau du dos et des ailes.
Le bec de ce cormoran est de couleur blanc-crème ou gris clair.

Le grand cormoran se nourrit principalement de poissons vivants qu’il pêche en plongeant par intermittence, entre deux parcours à la nage, dans des eaux à faible courant ou stagnantes. Bien que la plupart de ses proies ne dépasse pas 20 cm, il est capable de capturer des poissons d’un kilogramme et demi.

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Raison de son statut
Ses effectifs ont considérablement augmenté depuis 20 ans, de par sa protection, l’interdiction des prélèvements d’œufs en Norvège et Suède, mais aussi et surtout de par l’augmentation des piscicultures et l’accroissement artificiel de la biomasse des rivières fréquemment empoissonnées pour les pêcheurs.
Son impact sur les établissements piscicoles et sur les activités de pêche est donc de plus en plus important.

 Pratiques de destruction
Un quota de « prélèvement » de 32000 grands cormorans par année a été instauré. Ce quota n’est cependant jamais atteint, de par sa difficulté à les tirer et les gains dérisoires obtenus.
Les propriétaires de piscicultures peuvent tenter de protéger leurs installations par différents moyens de dissuasion visuels ou sonores ou par des filets. Mais ces moyens ne sont pas suffisamment performants pour ne pas dire totalement inefficaces et peuvent blesser ou tuer d’autres espèces protégées.

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Crédit photo: A. Bender/GORNA

Balbu filet (08)

Crédit photo: A. Bender/GORNA

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 Solutions alternatives
Avant tout, il va falloir prendre en compte la présence de prédateurs et s’en accommoder. En introduisant des tonnes de poissons dans un milieu, nous le modifions profondément et il est logique que les prédateurs viennent naturellement en profiter et réguler ce milieu.

Ces prédations sont même bénéfiques, puisque l’apport de centaines voir de milliers de poissons dans une rivière va perturber son équilibre biologique et détruire de nombreuses autres espèces. L’être humain doit accepter de partager ses ressources, ne pouvant pas de toute manière intégralement toutes les consommer, ni protéger totalement les cours d’eau.
En ce qui concerne les pisciculteurs, pour éviter des conflits comme ce qu’il se passe avec les grands prédateurs, il va falloir qu’ils prennent en compte la présence d’espèces piscivores et qu’ils intègrent des équipements de protections dans les investissements d’exploitation.
Des méthodes préservant le grand cormoran et l’ensemble de l’avifaune voient le jour, comme par exemple un nouveau concept efficace et particulièrement rentable financièrement. Ce moyen de protection, intégrant les valeurs essentielles du développement durable, peut être subventionné et le matériel amorti dans des délais très courts.
Avec ces nouvelles méthodes et vu l’inefficacité des prélèvements par tir, le statut du grand cormoran devrait être reconsidéré, et cette espèce ne devrait plus être classée « régulable » puisqu’il existe désormais des solutions alternatives.

Guy Marchive

Certains pisciculteurs protègent leurs bassins avec des filets à grandes mailles tendus au ras de la surface de l’eau. Au printemps 2009, en l’espace d’une semaine, 5 balbuzards pêcheurs se sont enchevêtrés dans les filets d’une pisciculture alsacienne. Un seul a pu être sauvé, les quatre autres sont morts.

C’est depuis cette triste mésaventure que j’ai décidé, en totale collaboration avec le pisciculteur concerné, de concevoir un nouveau concept qui concilie l’équilibre économique des exploitations aquacoles tout en préservant l’avifaune piscivore.

Après 6 années de recherches, de développements techniques et de nombreux tests sur prototype, plus aucune prédation n’a été constatée et aucun oiseau n’a été blessé ou tué.

Baptisé « Alsa-Pisci-Protec », le procédé a fait l’objet de dépôts de brevet national et communautaire et la version définitive vient d’être finalisée en décembre 2015. Sa commercialisation devrait débuter dans plusieurs pays européens dès l’été 2016.